Ma première expérience véritable dans le costume du maître d’ouvrage.

J’ai contacté ce week end trois terrassiers qui j’ai demandé des devis pour mon implantation.

Rien de bien transcendant me direz vous

Pour d’autres peut-être, pas pour moi. Savoir ce que je dois demander, comment obtenir un consensus, et une remise de prix sans me faire envoyer à la moutarde, expliquer correctement et ne pas donner l’impression que je suis un bon citron qu’il suffit de presser, sans pour autant me mettre dans la peau de radin pour qui on n’a pas envie de bosser.

C’est tout un art.

Le premier me faisait l’effet de quelqu’un qui connaît la musique, mais qui n’a pas envie de se crever pour des clous. Je subodore (l’avenir vérifiera) qu’il ne sera pas bon marché.

Le second est plus jeune, plein de certitudes, il rassure (après un jour on voit déjà où on va), conciliant : je fais ce que vous demanderez, si vous voulez faire les tranchées ou le remblai vous-même… il a une adresse mail pour que je lui envoie les renseignements dont il a besoin.

Le troisième a du postposer le rendez-vous. Il ne s’engage pas pour une date, il tâche de me faire demander d’empierrer le chemin avant de commencer le creusement du plat.

Chacun a une expérience dans le domaine, petite ou grande, des références vérifiables, et il arrange ma demande selon ses souhaits. Heureusement que je sais à peu près ce que dois demander, et que j’ai une bonne base d’estimation (merci Pierre) .

Autre étape de ce rôle de maître d’ouvrage : la discussion du cahier de charge avec mon architecte. Point par point, clarifier ce que je veux faire, ce que je peux faire (l’argent reste le nerf de la guerre !)

Arriver à me faire expliquer ce que je ne comprends pas, ce que j’ai oublié. Il y en aura encore beaucoup, de choses que j’ai oubliées !

Puisque je joue propre entrepreneur, je suis sensé connaître le b.a ba du métier de constructeur. J’en conviens, si je me lance dans l’autoconstruction, ce ne peut pas être sans assurer mes arrières. Je dois bien justifier la prime que je gagne en investissant moi-même le temps et les capacités dont je dispose.

Il n’en reste pas moins que je me sens en train de faire un plongeon depuis le perchoir de 6 mètres alors que jusqu’ici, je me suis contenté de regarder, et de sauter à l’eau depuis le bord du bassin. Pas tout à fait la même chose, pourrait on dire.