Il vaut mieux ne pas le lacher. C’est par Quentin Goulard que j’ai eu les coordonnées de Jean Delire, qui a fait le test d’infiltrométrie. Dans la jungle des professionnels de ce domaine, conseillers, techniciens, vendeurs ou installateurs de quelque chose, il est réellement difficile d’orienter la sélection de la personne qui conviendra pour le travail qu’on souhaite faire exécuter. J’ai donc fait confiance à l’homme de l’art. Je n’ai qu’a me féliciter de choix. L’offre de prestation était assez nette et concise, mais je n’ai pas non plus demandé » de détails superflus : je savais ce dont j’avais besoin : test d’étanchéité et recherche éventuelle des fuites dans un bâtiment juste fini. Les moyens sont connus : utilisation d’une porte soufflante, repérage des fuites par fumée et/ou par thermographie si la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur le permet. L’offre comportait une prestation de 4 heures, avec un supplément si on devait continuer à chercher plus longtemps, quoi de plus normal. À l’heure dite, M. Delire arrive avec son matériel, prise de contact assez sympa, il est évident que nous, aussi bien que Quentin, sommes sur des charbons ardents. Il faut savoir que ma méthode de construction, dans laquelle l’étanchéité est assurée par la couche de platre, le plafonnage, interdit les tests préalables. Impossible de se faire une idée de la qualité de la construction, tant que les plâtres ne sont pas terminés, aucun scellement n’aura d’efficacité sur les fuites d’air, puisque la surface des murs en béton cellulaire est une « passoire » de ce point de vue. Passoire à très petits trous, sans doute, mais quand même, extrêmement perméable au regard des exigences du PHPP. Et je n’ai bien sur pas de membrane d’étanchéité, le transfert de vapeur à travers la maçonnerie va s’autoréguler, puisque c’est principalement la ventilation de l’espace intérieur qui agira sur le taux d’humidité de l’ambiance de la maison. Donc, nous sommes trois à surveiller les faits et gestes de notre technicien qui s’affaire à installer la porte, les capteurs de pression intérieure, extérieure, le moteur de l’aspiration et même le suivi sur le pc portable qui va enregistrer le test. Je crois que ma plus grande « angoisse » concernait avant tout la capacité du poêle pour lequel j’ai reçu des assurances, mais pas encore le certificat PHI, a assurer l’étanchéité à l’air suffisante. Et si je m’étais mal fait comprendre, avec le fournisseur de l’est de l’Allemagne après duquel je me le suis procuré ? si ce n’était pas du tout un poêle destiné à une maison passive ? aie, aie, aie ! Quentin reprend les mesures de la maison,, qui diffèrent assez fortement des plans d’origine, puisque j’ai mélangé les mesures extérieures et intérieures, et que j’ai ajouté allègrement 20 cm sur chaque dimension. Je me retrouve avec un volume de 373 m³, alors que le plan n’en prévoyait que 343. Pratiquement 10 % . Quelle importance, direz-vous, 10 % ça rentre encore dans les tolérances. Hé bien, ça change quand on sait que l’étanchéité se mesure par le rapport du volume d’air qu’il faut ajouter ou enlever par unité de temps. Donc la limite de 0,6 volume se traduit par une perte acceptable de 224 m³ par heure. Le ventilateur se met en route. Le tableau de contrôle affiche la puissance développée et la quantité d’air brassée correspondante. Les chiffres montent au fur et à mesure de la mise en pression. Ils se stabilisent à 240. 240 m³ d’air renouvelé pour 373 m³ d’air contenu dans le bâtiment. Juste trop, il va falloir faire la chasse aux « trous » et tenter de réduire les pertes. 15 m³ ca représente un trou de 6 cm². Habituellement il n’y a pas un seul grand trou, mais beaucoup de petits. On commence à chercher. Mr. Delire jette un coup d’œil circulaire et se dirige d’abord vers le poêle qui trône au milieu du séjour. Une main passe dans le bas, devant la grille décorative : c’est de là que vient le courant d’air. J’ai vidé le cendrier il y a quelques minutes, pour éviter que les cendres restantes ne risquent de s’envoler. Et dans ma précipitation j’ai repoussé le tiroir sans le bloquer complètement. Je reprends ma manœuvre, je relève la manette, le joint se compresse… et le régime du ventilateur change aussitôt : 192 m³, 0,52 volumes ! Merci à un technicien qui a aussi le filing ! Ca nous a évité de longues recherches.