Le besoin de chauffage se calcule, selon le PHPP, en fonction des déperditions et des gains.
Je précise, avant d’y revenir probablement : Le PHPP (Passive House Planning Package) est l’outil de validation de la construction et qui sert de base pour l’attribution d’une certification par la Plateforme Maison Passive.
Donc quels sont les gains d’une constructions : ils sont de deux sortes : - les gains solaires, qui varient en fonction de l’exposition et du facteur solaire des parois vitrées - les apports internes, qui varieront sans doute un peu selon qu’on fait son pain ou sa lessive, qu’on fait sa gym du matin en chambre ou qu’on va à la salle de sport pour la séance de fitness, mais qui pour les besoins des calculs normalisés, sont fixés arbitrairement en fonction du nombre d’habitants,…
Les déperditions sont aussi de deux sortes : Déperditions conductives et Déperditions aérauliques.
C’est-à-dire ?
On entend par déperditions conductives le total des kw qui s’échappent de la maison à travers les parois. On fait la somme pour chaque paroi en fonction de sa surface et de sa valeur U (ce que je n’arrivais pas à déterminer il y a quelques jours, k-K-R-U-Kw).
On ramène le tout au m² de surface de référence énergétique et on y ajoute les déperditions provoquées lors du renouvellement de l’air par le système de ventilation (déperditions aéroliques).
Il est évident que les déperditions aéroliques vont être assez fortement influencées par la quantité d’air renouvelé périodiquement. C’est pour cela que la maison passive doit répondre à l’exigence d’un renouvellement d’air qui ne peut pas être supérieur à 0,6 volume/heure.
C’est ceci qui fait la maison passive
Oui, je remets le même graphique, mais j’y tiens, c’est le secret de la maison passive !
C’est ainsi que isolation thermique et étanchéité à l’air concourent l’une comme l’autre à atteindre le fameux seuil des 15 kw/m²/an.
Ci-dessous le résultat du test d’une maison qui n’obtient pas le critère maison passive
Besoin de chaleur de chauffage annuel: | 16 | kWh/(m2a) | ||
Résultat du test d'infiltrométrie: | 0,6 | h-1 |
Si j’augmente la résistance thermique des parois (si U moyen passe de 0.09 à 0,08, par exemple, en utilisant un matériau qui a une meilleure valeur d’isolation) je gagne 1 kw/m²/an.
Besoin de chaleur de chauffage annuel: | 15 | kWh/(m2a) | ||
Résultat du test d'infiltrométrie: | 0,6 | h-1 |
Si, en gardant la même isolation, j’améliore l’étanchéité à l’air (si le résultat du blower door test passe de 0,6 à 0,4 volume/h, par exemple) je gagne aussi 1 kw/m²/an.
Besoin de chaleur de chauffage annuel: | 15 | kWh/(m2a) | ||
Résultat du test d'infiltrométrie: | 0,4 | h-1 |
Mon problème est que l’épaisseur et la qualité de l’isolation, je les décide avant de la placer, par contre l’étanchéité à l’air je ne la mesure que quand tout est terminé, isolation, fenêtres, électricité et plâtres compris. Ça passe ou ça casse !
Parfois ça passe fameusement bien voir le post du 11/11/2009 de AUTOCONSTRUCTION D’UNE MAISON PASSIVE À LLN
Mais si par malheur ça ne passe pas… la maison ne sera jamais passive. Enfin, c’est toujours possible de repérer les fuites par des tests complémentaires, et d’y remédier en investissant un peu plus. mais là, le coût de construction va en prendre un coup, si je puis dire.
Besoin de chaleur de chauffage annuel: | 16 | kWh/(m2a) | ||
Résultat du test d'infiltrométrie: | 0,8 | h-1 |
D’où l’intérêt d’être extrêmement méticuleux lors de la fermeture de tous les joints. Il n’y a pas de place pour les erreurs du lundi dans une maison passive. C’est peut être une des raisons qui font que la construction passive reste encore très confidentielle.