J’en reviens à ma réflexion sur le concept que j’avais interrompue pour vaquer à des opérations plus urgentes.

En effet; cette question est résolue, même si la certification passive reste en suspens. Nous en reparlerons.

Ma grande crainte en abordant le problème de la maison passive était la construction de quelque chose assez anti-écologique : une niche artificielle qu’il est absolument nécessaire de séparer totalement de son environnement, non merci, ça me semblait être le contraire de mon idée de départ.

A la réflexion, c’est pas tout à fait ça. L’attrait du principe de la maison passive, c’est cette autonomie qui permet de limiter l’impact des variations du milieu, sans pour autant influer sur l’environnement

Je m’explique : si je veux me faire un nid douillet, je devrais le chauffer - du moins sous nos latitudes… même en période de canicule, la surchauffe ne guette pas encore tant que ça les profondes forêts ardennaises.

Si je chauffe un batiment construit suivant les normes habituelles, je chauffe beaucoup plus l’extérieur que l’intérieur : chaque fois que je rajoute une calorie dans mon batiment, elle est immédiatement aspirée par l’air ambiant qui tente de rétablir l’équilibre et d’éliminer la surchauffe que je provoque localement.

Donc, en traditionnel, plus chauffe, plus je refroidis !?!

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Tandis que si je me débrouille pour garder à l’intérieur toutes les bonnes calories que je destine à mon confort personnel, qui n’a rien à voir avec celui des écureuils, des biches ou des sangliers, mon impact sur l’environnement se réduit, et mon portefeuille se réjouit.

Et la nature me dit merci.

Une maison économe en énergie, c’est le premier point. C’est même le point de départ, puisque la réflexion qui est à la base de la « maison passive » se clôturait par le gag de la maison qu’on chauffe à la bougie. C’est ainsi qu’il a été formalisé, à la fin des années 80 par le Dr. Wolfgang Feist, directeur de l’institut « Wohnen und Umwelt » de Darmstadt, en Allemagne, souvent crédité du titre « d’inventeur de la maison passive ».

Mais le second point concerne les coûts. « Plus on tente de diminuer la consommation d’énergie et plus l’effort constructif, financier et technique devient important. Une maison passive - qui nécessite un triple vitrage, une isolation des murs qui passe de 15 à 30 cm et des techniques de construction plus complexes et donc plus onéreuses - engendre un surcoût d’environ 25 à 30% par rapport à une maison neuve bien construite. » (in www.energiesplus.be )

A croire que tout ce qu’on économise en énergie directement consommée par le chauffage va être mangé d’avance par l’investissement dans les techniques de construction. Sans parler de l’impact en nuisances cachées – comme l’énergie grise – d’une construction techniquement avancée et exigeante.

J’aborderai encore ce point en chassant les erreurs sous les apparences. Mais une chose est sure : ce surcoût provient en grande partie soit de la nouveauté (l’expérience des constructeurs de maison passive est rare, donc elle se paie), soit de l’abondance de main d’œuvre exigée par ces techniques – et là, l’autoconstruction peut être un moyen de contourner le problème.

En réalité, il y a déplacement des investissements dans les moyens mis en œuvre : si on supprime tout ce qui a trait au chauffage dans une maison, on compresse efficacement le budget, et je me donne donc de la marge pour payer mon isolation, dont le coût marginal est assez faible en matière, bien qu’il soit assez élevé en main d’œuvre.

A suivre donc …/…